Des jouets pour enfants aux meubles, tout en passant par les vêtements et les appareils électroménagers, le marché belge de l’occasion connaît une croissance rapide et joue un rôle clé dans la transition vers une économie circulaire. Selon le Sustainable Impact Report de 2ememain, les Belges ont échangé plus de 1,9 million d’articles via la plateforme de petites annonces en 2023. Cela représente une économie de 45 575 tonnes d’équivalent CO2. En revendant des produits déjà utilisés, ceux-ci durent plus longtemps et réduisent la demande de nouvelles matières premières, ce qui est conforme aux objectifs de durabilité du gouvernement fédéral belge.
Qu’il s’agisse d’une vieille télévision dans le grenier ou d’un pull-over au fond d’une armoire, près de quatre Belges sur dix (37 %) conservent des objets dont ils ne se servent plus. Dans le même temps, 32% d’entre eux se débarrassent d’objets de valeur, le fait de jeter semblant être le premier choix. En effet, les gens sont plus nombreux à jeter leurs biens plutôt qu’à les déposer dans une friperie (31 %) ou à les donner à une association caritative (25 %). C’est ce qui ressort également du Sustainable Impact Report annuel de 2ememain, l’une des plus grandes plateformes en ligne de seconde main en Belgique.
En 2023, 37 % des Belges ont acheté un objet d’occasion et moins de la moitié (46 %) en ont vendu un. Les principales raisons pour lesquelles les gens ne vendent pas d’objets d’occasion sont qu’ils préfèrent les donner (36,3 %), qu’ils pensent pouvoir les utiliser plus tard (26,1 %) ou qu’ils n’ont tout simplement pas le temps (24,4 %). En ce qui concerne l’achat d’articles d’occasion, les principales raisons sont l’habitude d’acheter du neuf (29,4 %), le manque de confiance dans la qualité (18,2 %) ou le fait de ne pas avoir pensé à cette possibilité (15,9 %). Et cela n’est pas sans conséquences. En 2021, la Belgique a expédié près de 3 millions de vêtements au Kenya, dont la moitié était inutilisable et a fini dans des décharges, selon un rapport de plusieurs organisations environnementales.
Chaque transaction fait une différence durable
Le marché de l’occasion joue un rôle clé dans ce changement. Par exemple, les Belges ont échangé plus de 1,9 million d’articles via 2ememain.be en 2023, ce qui a permis d’économiser environ 45 575 tonnes d’eqCO2. Cela équivaut à 26 146 vols aller-retour entre Bruxelles et New York ou à la consommation d’énergie de 59 220 ménages belges. Les vélos (15 703 tonnes d’eqCO2), les équipements électroniques (10 627 tonnes d’eqCO2) et le mobilier et la décoration (7 954 tonnes d’eqCO2) ont le plus contribué à la réduction des émissions.
En outre, la plateforme a vendu plus de 272 000 articles pour enfants et bébés, ce qui a permis d’éviter des émissions de 2 102 tonnes d’eqCO2. La vente de 140 000 articles de jardin et de terrasse a permis d’économiser 1 400 tonnes d’équivalent CO2. Enfin, la vente de près de 64 000 articles électroniques a permis d’économiser plus de 3 000 tonnes d’eqCO2.
« Nous pensons que chaque transaction sur notre plateforme a un impact », déclare Florence Schmit, Directrice Générale chez 2ememain. « Que vous commenciez à vendre ou que vous donniez une nouvelle vie à des objets de seconde main depuis des années, vous faites la différence pour vous-même, pour les autres et pour le monde. Après tout, moins de déchets signifie moins d’émissions, mais aussi moins de consommation de matières premières grâce à une production réduite, et cela permet de gagner un peu plus d’argent ».
Changements systématiques vers une économie circulaire
De nombreux Belges attendent du gouvernement qu’il soutienne la transition vers une économie circulaire. Pas moins de 80 % d’entre eux pensent que le gouvernement devrait encourager la réutilisation comme nouvelle norme. « Nous pouvons prendre des mesures proactives en investissant dans des campagnes de sensibilisation, en encourageant les décideurs politiques à mettre la législation relative au secteur de la seconde main en tête de liste et en plaidant pour une réduction du taux de TVA sur les produits réutilisés et de seconde main », ajoute Mme Schmit.
En outre, 2ememain collabore avec « Race against Waste », une organisation qui sensibilise les élèves des écoles primaires aux déchets textiles et électroniques et les encourage à réduire les déchets de manière ludique. Les élèves découvrent ainsi l’impact du recyclage et peuvent même proposer des articles gratuitement sur 2ememain. Ces activités débuteront dans plusieurs villes flamandes au début de l’année 2025.
Enfin, la transition vers une économie circulaire nécessite également un changement de comportement de la part de la population. C’est pourquoi 2ememain a organisé le premier « Reuse Summit » le 17 octobre, où des partenaires publics et privés, dont Brigitte Mouligneau, Transition Manager Circular Economy chez Vlaanderen Circulair, et Dirk van Rooy, professeur à l’Université d’Anvers, étaient présents pour chercher activement ensemble des moyens de promouvoir les achats de seconde main et d’abaisser les seuils.